Déguster du rhum semble s'inscrire dans un rituel complexe. À réaliser dans les principes de l'art et au risque d'un mauvais goût, la dégustation du rhum est un régal simple et convivial et dépourvu de tout snobisme. Lors de sa dégustation, il est possible de tirer le meilleur parti possible en se conformant à quelques conseils et en adoptant le bon geste.

Dégustation de deux rhums côte à côte : un moyen de découvrir le rhum et ses raffinements

Le plus souvent, prendre un coffret dégustation rhum est juste un pur plaisir. Vous n'avez pas forcément le désir ou le temps d’entamer une grande dégustation, vous avez juste envie de vous retrouver nez à nez avec votre rhum, simplement, sans l’analyser. Pour découvrir le rhum et ses raffinements, il est généralement préférable de déguster au minimum deux rhums côte à côte afin que les saveurs et les sensations contrastent nettement. Même ceux qui pensent qu'ils ne peuvent pas faire la différence entre les arômes du rhum entrent rapidement dans le jeu et cernent ces contrastes avec aisance. Il existe de nombre presque infini de formules, à savoir la dégustation "découverte" qui consiste à élaborer une série de rhums avec des origines et des caractères différents. Entre autres, il est possible de présenter une série de cinq rhums, notamment la mélasse de tradition espagnole, l’agricole blanc, la tradition anglaise, l’agricole vieux et le coffret rhum arrangé français. Il existe aussi une dégustation appelée horizontale qui est un comparant de rhums d'une même tradition et du même millésime. La dégustation verticale, quant à elle, consiste à déguster les produits d'une même cave, allant du blanc au plus vieux.

Le raisonnement par intensité, le triage par âge et par degré d’alcool

Il est également possible de faire des sélections selon le pays d'origine, le style, la tradition et les facteurs plus techniques tels que le type de distillerie ou le type de tonneau employé pour le vieillissement. Quant à l'ordre de dégustation, le raisonnement par intensité est le procédé le plus utilisé. Il s’agit de déguster le rhum le plus modéré en premier et le plus fort en dernier. Lors de la découverte de coffret rhum à déguster, le rhum le plus corsé est méconnu. Le triage par âge et par degré d’alcool est souvent une tendance. Ce procédé peut avoir ses défaillances, et il est préférable de savoir à l'avance comment le rhum est fabriqué. À titre d’exemple, un rhum jamaïcain très jeune a plus de concentration en arôme qu'un vieux rhum panaméen. Si vous êtes déjà un dégustateur expérimenté, vous connaissez sans doute un rhum auquel vous aimez son équilibre. Vous pouvez vous en servir comme référence et boire un verre près de votre choix pour le calibrage de votre nez et de votre palais.

Le procédé de friction : un excellent indicateur de l’authenticité de rhum

Même quand chacun déguste le rhum à sa façon, le choix du verre reste très important pour saisir toute la subtilité de la dégustation du rhum. La dose habituelle pour un verre à rhum à 40 % est seulement 3 cl. Néanmoins, si vous désirez déguster plusieurs rhums, ou si votre rhum de prédilection a un niveau très élevé de degré, dans ce cas, 2 cl, 1 cl ou même quelques gouttes suffiront. La première approche est souvent oubliée. Celle-ci est dotée d’une particularité plaisante du rhum. Il s'agit de frictionner quelques gouttes sur le creux de la main, ou de tourner le verre sur celui-ci. Il est ainsi facile d’obtenir des agréables notes boisées pour les vieux rhums et des notes végétales très belles pour les rhums blancs. C'est aussi un intéressant indicateur de l'authenticité du rhum : si le bois ressort, votre rhum a bien mûri en tonneau. Par contre, si l’image d’un caramel vient à l'esprit, il s'agit sûrement d'un rhum très coloré.

La dégustation à l’aide des organes sensoriels : la vue et le nez

Lors de la prise de votre coffret degustation rhum, examinez sa couleur avant tout, elle ne révèle pas nécessairement l'âge du rhum, car les tonneaux utilisés peuvent produire des résultats extrêmement distincts. Toutefois, la couleur peut présenter des reflets et des nuances fascinants. De temps en temps, un film légèrement gras et vert se fait remarquer en surface grâce à l'oxydation du vieux rhum. Pour sentir votre verre, placez-le au niveau de votre sternum. Le rhum le plus aromatique s'exprime de loin. Il suffit de remonter le verre petit à petit jusqu'au nez. Pour ce faire, il faut tenir le verre à l'horizontale et faire le tour du verre avec son nez. Les arômes les plus légers et les plus volatils apparaissent en haut du verre, alors que les arômes les plus lourds se présentent en bas du verre. Vous remarquerez que vous aspirez relativement d'air dans une narine que dans l'autre. Ce n'est pas toujours pareil, et cela change le long d’une journée. De ce fait, en tenant le verre horizontalement devant le nez et en l’alternant entre les narines, vous distinguez les arômes différemment d'un côté à l'autre. Vous parvenez ainsi à capter toute la palette aromatique du rhum.